Lorsque l’on devient mère pour la 1re fois et que l’on souhaite allaiter son bébé, beaucoup de questions viennent à l’esprit : vais-je y arriver ? Mon bébé va-t-il réussir à prendre le sein ? Et les douleurs dans tout ça ? Afin de démystifier l’allaitement dans sa globalité, nous nous sommes rapprochés de l’association Allaitement Tout Un Art. Dans cet article, l’association nous donne son point de vue sur les 4 grandes peurs liées aux préoccupations des mamans allaitantes.
1/ La peur de ne pas y arriver
Beaucoup de mamans ont peur de ne pas être capables d’allaiter. Et pour causes, plusieurs mythes viennent entretenir cette peur, comme celui du manque de lait. On vous a déjà fait remarquer que votre lait n’était pas assez rassasiant ? Eh bien sachez que c’est faux. La production de lait est régie par la loi de l’offre et la demande. Plus le sein est tété, plus il produira du lait. Il est donc important de donner le sein à la demande dès les premiers signes d’éveil pour que la stimulation soit efficace et en adéquation avec les besoins du nourrisson.
Parmi les facteurs extérieurs qui peuvent poser problème lors de la lactation, vous trouverez :
- la confusion biberon / bébé ;
- le manque de stimulation ;
- le frein restrictif ;
- la rétention placentaire ;
- le discours de personnes non formées qui peut freiner, voire bloquer cette expérience de maternité.
Toujours est-il que seulement 1 % des mamans ne sont pas capables d’allaiter. En cause ? Des problèmes hormonaux ou des pathologies comme le SIDA qui sont connues en amont de la grossesse. Certaines mamans peuvent également avoir des soucis à cause de complications mammaires dont la position obstrue les canaux lactifères, mais ce sont des cas rares.
Enfin, sachez que la taille de la poitrine n’a aucune influence quant à la capacité d’allaiter ou la quantité de lait à produire, car elle est simplement le reflet de la masse graisseuse présente dans les seins. C’est donc une idée reçue.
Finalement, la peur de ne pas y arriver est souvent fondée sur un mythe, une croyance limitante voire un discours extérieur. Mais, en dehors d’un problème médical, les mamans ont toutes ou presque cette capacité à pouvoir donner le sein à leur enfant. Pour ce qui est du désir ou des complications liées à la lactation comme évoquées plus haut, c’est une autre histoire.
⏩À lire aussi : comment bien vivre sa maternité quand on est jeune maman ?
2/ La peur d’avoir mal
Parmi les préoccupations des mamans allaitantes, il y a la crainte de la douleur.
Faisons le point sur cette appréhension.
Lors des premiers jours, il est possible d’avoir des sensations désagréables liées aux décharges hormonales ou à l’éjection du lait. Cela peut durer quelques jours, voire quelques semaines. En dehors de cette période, certaines mamans ont encore mal lorsqu’elles donnent le sein. Dans ce cas, c’est souvent lié à un souci de succion. Par exemple, ce peut provenir d’un frein de langue, d’une confusion du bébé, d’un blocage de la nuque ou de la mâchoire lié à l’accouchement ou à la grossesse, etc.
Dans ces cas, consulter un ostéopathe ou un chiropracteur peut mettre fin à vos souffrances et vous permettre de vivre l’expérience de l’allaitement comme vous en rêviez. Ces professionnels de la santé se chargeront de vérifier si votre nourrisson n’a pas de blocages physiques ou de souci de succion.
En revanche, si des douleurs persistent, ne tardez pas à consulter un médecin ou une consultante en lactation certifiée IBCL. Ils sauront plus à même de détecter d’où vient le problème et comment le résoudre.
S’il y a une chose à garder à l’esprit, c’est qu’un allaitement bien installé et confortable tant pour la mère que pour l’enfant est totalement indolore.
3/ La peur de reprendre le travail
Beaucoup de personnes pensent que la reprise du travail rime avec la fin de l’allaitement. Or, c’est faux. La poursuite de l’alimentation au sein est tout à fait compatible avec le retour à la vie professionnelle.
D’ailleurs, il existe 3 textes prévus dans le Code du travail afin de permettre aux mamans de pouvoir tirer leur lait sur leur lieu de travail ou de s’absenter pour aller allaiter sur son lieu de garde, et ce pendant une année à compter de la naissance.
1/ l’article L1225-30 : « Pendant une année à compter du jour de la naissance, la salariée allaitant son enfant dispose à cet effet d’une heure par jour durant les heures de travail.
2/ L’article L. 1225-32 : « Tout employeur employant plus de cent salariées peut être mis en demeure d’installer dans son établissement ou à proximité des locaux dédiés à l’allaitement. »
3/ Article L1225-31 : « la salariée peut allaiter son enfant dans l’établissement. »
Notez aussi que les crèches ainsi que les assistantes maternelles sont tenues d’accepter le lait tiré par la maman. Il convient de se renseigner en amont sur leur protocole d’hygiène pour s’organiser dans l’intérêt de l’enfant.
4/ La peur de ne pas être assez soutenue
La question de la place du partenaire dans l’allaitement se pose souvent. Il n’est pas rare d’entendre que l’allaitement exclusif sans utilisation d’un biberon prive les papas de ce moment privilégié avec leur bébé. Le rôle du père ne se limite pas au simple fait de nourrir son enfant (comme celui de la mère d’ailleurs). Un papa peut faire énormément d’autres choses que de donner le biberon pour construire une relation avec son enfant. Par exemple, il peut donner le bain, jouer, le changer, le masser, chanter, le porter en écharpe, faire du peau à peau… tous ces gestes du quotidien qui viennent renforcer le lien parent-enfant.
Et celui qui nous en parle le mieux, c’est Frédéric Faurillon. Nous avons interviewé ce papa allaitant dans l’un de nos précédents articles et l’avons interrogé sur sa vision de la parentalité et de l’allaitement.
Finalement, les préoccupations des mamans allaitantes sont majoritairement liées à des mythes et de la désinformation. Si l’allaitement de votre bébé est un projet que vous souhaitez mener à bien, la 1re des choses à faire est de se renseigner. Pour cela, rapprochez-vous d’associations comme l’ATUA, Allaitement Tout Un Art. Vous pourrez vous informer dès la grossesse ou bénéficier d’accompagnements sur-mesure.
Qu’en est-il de votre expérience ? Vous pensez avoir été suffisamment informées pour vivre du mieux possible votre allaitement ?
Racontez-nous en commentaire 😊
Cet article vous a plu ?
Partagez-le 🙂